Face à l’augmentation des coûts de l’énergie, l’utilisation du biocarburant a connu une forte hausse. En effet, de plus en plus de Français se tournent vers les carburants d’origine renouvelable. L’E85 figure parmi les biocarburants les plus vendus. Il contient 85 % de bioéthanol produit à partir de betteraves et de céréales. Et les ventes de ce carburant ont connu une hausse de 33 % en 2021.
Consommation de biocarburant : quels sont les enjeux ?
Sommaire
La hausse de la consommation de biocarburant a été telle que la part de marché de ce type de carburant a atteint les 4 % en 2021. Autant dire qu’il s’agit d’un record. De plus, le biocarburant bénéficie d’une fiscalité particulièrement avantageuse, ce qui lui permet d’être vendu à un prix moins élevé que les carburants classiques. En effet, l’E85 affiche un prix de 1,70 euro par litre. La hausse de la consommation de biocarburant a été constatée dans certaines grandes villes comme Reims. Par conséquent, si vous avez besoin d’une agence spécialisée pour la reprogrammation de votre moteur à Reims ou quelle que soit la ville dans laquelle vous résidez, rendez-vous sur Internet pour la géolocaliser.
Si l’on tient compte d’une surconsommation de 25 %, sachez que le biocarburant représente des économies d’environ 500 euros par an. Toutefois, cela ne vaut que si la voiture parcourt un total de 13 000 kilomètres. Cependant, cette augmentation de la consommation s’explique aussi par le développement du réseau de distribution. En effet, il existe actuellement 2 725 stations-service qui proposent de l’E85. À l’échelle du pays, l’E85 est disponible dans près de 30 % des stations-service. En outre, grâce à de nouvelles homologations, le nombre de véhicules éligible à ce carburant vert a connu une augmentation.
L’évolution de la réglementation carbone
Un nouveau projet de réglementation relatif aux émissions de CO2 a vu le jour récemment. Il prévoit d’interdire la vente de voitures thermiques neuves à partir de 2035. Il entend aussi exiger un taux d’émission de CO2 de 0 % au niveau du pot d’échappement. Néanmoins, plusieurs experts estiment que cette mesure est loin d’être suffisante pour connaître avec précision l’impact d’un véhicule sur le climat. Selon eux, il faut une analyse complète du cycle de vie d’un véhicule pour évaluer correctement l’impact d’une voiture sur le climat. Ils soutiennent aussi qu’il faudrait tenir compte des émissions de gaz à effet de serre pendant tout le processus de production.
Une analyse complète a, d’ailleurs, permis de mettre en évidence que sur toute sa vie, une voiture hybride pollue moins qu’un véhicule électrique. Selon toujours les experts, il faudrait orienter la réglementation vers des dispositions favorisant l’augmentation de l’utilisation de biocarburant, pour réduire les émissions de CO2. Pour cela, il est important de mettre à la disposition des consommateurs les outils nécessaires pour comparer objectivement les technologies disponibles. À cela s’ajoute le fait que de nombreux constructeurs ne voient pas d’un bon œil l’interdiction des moteurs thermiques. Pour eux, le biocarburant constitue une meilleure solution.
Le bioéthanol : pour décarboner efficacement les transports
Il faut savoir que durant l’année 2024, le paquet climat « Fit for 55 » sera au cœur des discussions européennes. Ainsi, plusieurs textes peuvent avoir un impact sur l’avenir du bioéthanol sur le continent européen. La France propose d’appliquer à l’échelle européenne le plafonnement du biocarburant de première génération. Cela dans le cadre de la révision de la directive sur les énergies renouvelables. Ce plafonnement serait de l’ordre de 7 % de l’énergie des transports.
En 2020, la contribution du bioéthanol sur le transport était de 4,5 % à l’échelle de l’Union européenne. Grâce à la proposition française, chaque État membre de l’Union européenne peut développer sa production de biocarburant tout en évitant une déforestation. Pour cela, il faut éviter l’utilisation d’huile de palme et de soja. Cela permettrait d’augmenter la quantité de biocarburants présente sur le marché et de décarboner plus rapidement l’énergie des transports.
Hausse de la consommation de biocarburant : une augmentation constatée depuis 2016
L’augmentation de la consommation du bioéthanol de 2021 n’est pas une première dans l’histoire du carburant vert. En effet, il y a 6 ans, en 2016, une forte augmentation de la consommation de ce type de carburant a déjà été enregistrée. Cette année-là, la consommation de biocarburant atteignait les 3 115 kilotonnes, rien qu’en France. D’après le baromètre EurObserv’ER, cela représentait une augmentation de 4 %, comparé à 2015. La croissance était plus favorable pour le bioéthanol que pour le biodiesel, malgré la domination de ce dernier.
La hausse de la consommation du biodiesel de synthèse explique l’augmentation de la consommation du biocarburant. En 2015, la consommation du biodiesel était de 140 861 tonnes. Cela est passé à 201 069 tonnes en 2016. La hausse de la consommation de la bioessence de synthèse est également à l’origine de l’augmentation de la consommation de biocarburant. Celle-ci est passée de 18 958 tonnes à 62 514 tonnes, précise toujours le baromètre EurObserv’ER.
Biocarburant : quel avenir pour ce secteur ?
Si les engagements européens sont respectés, cela devrait permettre un taux d’incorporation plus effectif des biocarburants. Sur l’horizon 2020, ce taux était estimé à 8 % par les nombreuses prévisions. Néanmoins, il faut savoir que cette industrie a été lourdement impactée par la crise sanitaire liée à la Covid-19. Pour l’Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques, son avenir dépend des choix qui seront faits pour le Green Deal.
L’autre problème majeur des biocarburants, c’est que leur production nécessite souvent l’usage de ressources alimentaires comme la betterave et les céréales. Pour pallier ce problème, la production de biocarburant avancé, ou de deuxième génération, constitue une solution intéressante. En effet, ce type de biocarburant utilise une matière végétale lignocellulosique. Celle-ci permet d’obtenir un biocarburant différent de ceux de la première génération. La matière végétale en question est souvent constituée de résidus agricoles, de déchets forestiers, etc.
En outre, la production de biocarburant de deuxième génération rencontre deux défis complexes. La première concerne le coût de la transformation de la cellulose en sucre. Il faut savoir que ce processus nécessite l’utilisation d’une grande quantité d’enzymes. Pour solutionner ce problème, des scientifiques ont mis au point une technique pour développer de nouvelles enzymes plus efficaces et plus économiques. Le deuxième défi concerne les coproduits qui n’ont pas fait l’objet d’une valorisation dans le passé. Actuellement, il existe des projets qui entendent faire de la lignine une source d’énergie.
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